Salutations made in Dakar

16 janvier 2014

Salutations made in Dakar

As salam aleïkoum chers lecteurs ! Voici mon premier billet de 2014 ! Je vous souhaite le meilleur pour la nouvelle année, mais surtout d’aller au bout de vos challenges. Je souhaite aussi écrire sur cette plateforme avec régularité est pour moi un véritable challenge. Espérons que la constance soit au rendez-vous tout au long de cette année.

Je me suis rendu compte que je ne saluais pas en commençant mes billets et pourtant je vis sur la terre des salutations, je devrais en prendre de la graine. Ici on ne dit presque jamais « Bonjour » mais As salam aleïkoum, nangadef ?*(comment ça va?) + au moins 5 minutes de salutations …

J’avais l’habitude de dire bonjour (je suis bien élevée quand même), mais seulement dans deux cas: lorsque je connais la personne que je salue, ensuite lorsque j’arrive dans un lieu où si tu ne salues pas, tu n’obtiendras pas ce que tu es venue chercher. Mais ça, c’était avant le Sénégal.

Première remontrance

Quelques mois après mon arrivée à Dakar, ayant gardé la bonne mauvaise habitude de ne saluer que ceux que je connaissais, je me vois interpeller par un monsieur d’un âge avancé assis avec deux autres hommes un peu plus jeunes sous le seul arbre en face de notre immeuble. « Non, mais vous les niaks, vous êtes impolis quoi!  Ce n’est pas bien, il faut saluer les gens. »

J’étais à deux doigts de lui dire « mais je ne vous connais pas ! et en plus vous me traitez de niak ! » ( je ne m’étais pas encore appropriée le terme) et  je me suis rendu compte que ce n’était pas mon égal. Si vous avez grandi au Cameroun, vous connaissez bien ce terme et vous savez toute la force qu’il renferme. J’ai donc répondu poliment, « mais je n’ai pas salué parce que je ne vous connais pas et en plus vous étiez de l’autre côté du trottoir ». Et là il me dit : « Même si tu ne nous connais pas, tu passes tous les jours devant nous avant de rentrer chez toi, qu’est ce que ça te coûte de dire bonjour ? »

Vieux Monsieur 1 Habesha

Hors mis cette expérience qui je dois dire m’a quand même rapprochée des voisins, mais aussi de quelques habitants du quartier, je dois dire que c’est toujours très particulier pour moi de voir les gens se saluer .

Chronomètre en main ça peut parfois faire plus de 5 minutes avant d’aborder le vrai sujet de la conversation.  

Conversation type (j’ai traduit directement, mon logiciel wolof est en panne)

– As salam aleïkoum

– Wa leikoum Salam

–  Çava?

–  Ça va

– Ça va bien ?

– Oui oui ça va

– et la famille ?

– Tout le monde va bien

– Ah c’est bien, Dieu est grand ! et les affaires ?

– ça va

– ah tu manges ton argent seule hein !

– Quel argent ? Dakar est difficile

– Mais ça noce quand même un peu ?

– non même pas

–  Et la santé ? s’il y a la santé c’est l’essentiel

– Oui par la grâce de Dieu ça va

La suite ? Ne pas oublier de lui retourner les mêmes questions … Faut pas être pressé.  Et là j’ai fait la version abrégée.

Même quand on appelle un taxi, il faut d’abord le saluer. Essaie donc de faire ça à un chauffeur de taxi à Douala …

Sinon moralité de toute cette histoire ? Il y a un proverbe africain, certainement sénégalais qui dit : saluer ou sourire n’a jamais blessé la bouche de personne. 

Au prochain billet, qui est pour très bientôt (résolution 2014)!

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Commentaires

Awa
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Ah les célèbres salutations d'Afrique de l'Ouest ... on y a tous gouté ;)

habesha
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Oui au début c'est laborieux mais après on s'y fait :)