Le cinéma camerounais, blog contest

10 octobre 2014

Le cinéma camerounais, blog contest

Depuis le mois de mai, je n’ai publié aucun article sur Mondoblog. Différentes causes mais surtout un temps de réflexion que je m’étais imposé. Mes différentes activités me poussent à écrire sur des sujets qui n’ont rien à voir avec la ligne éditoriale voulue au départ pour ce blog, je suis donc restée un moment en hésitation.
Devais-je continuer l’aventure ? Ecrire pour écrire ?
Après avoir été contactée par des blogueurs camerounais pour un challenge mensuel, la question s’est à nouveau présentée à moi. La thématique du premier article étant le cinéma camerounais, y avait-il de la place entre mes articles mode, capillaires et gourmands de mon blog personnel ?
Mondoblog s’est donc révélé être la plateforme idéale pour ce sujet et bien d’autres qui dorment dans mes tiroirs. Me voici donc de retour, espérons-le pour un bon moment.
Pour commencer, petit voyage à travers le temps
Aussi loin que remontent mes souvenirs le cinéma a toujours fait partie de ma vie. Enfant, je regardais les films sans trop les comprendre. Adolescente j’étais une vraie accro du cinéma le Wouri , aujourd’hui fermé (Akwa-Douala). J’avais notamment un gros coup de cœur pour les projections du mercredi dites « mercredi des jeunes » « coup double ».
Je pouvais ainsi regarder de gros blockbuster américains pour la maudique somme de 700 Fcfa – Rajoutons 150 Fcfa voir 200 Fcfa de pop corn, une salle qui commentait chaque action du chef bandit ou de l’acteur principal : « cours, il va te rattraper » « il est derrière toi » ou « c’est un piège »; et parfois même une salve d’applaudissements quand le « bon » sauvait tous les otages et triomphait du méchant.
A la maison également nous étions inscrits à une vidéothèque de Bonapriso (Douala). On y prenait 2 cassettes VHS par semaine, vous devinez aisément qu’aucun film camerounais ou encore africain ne figurait malheureusement sur notre liste. Avec le recul, je ne me souviens avoir vu aucun film africain ou camerounais au cinéma. Les productions hollywoodiennes avaient le vent en poupe dans mon coeur et celui des propriétaires de cinéma.
Quand aux chaînes de télé locale, la CRTV (chaîne nationale) a longtemps eu le monopole et diffusait une fois par semaine des classiques du cinéma africain tels que Le grand blanc de Lambaréné de Bassek Ba Kobhio , quelques films du défunt réalisateur ivoirien Henri Duparc ou encore le maître des éléphants de Patrick Grandperret (film français avec parmi les artistes de la BO Isnebo du groupe Kawtal donc considéré pour moi à l’époque comme film camerounais ).
Il faut également noter que quelques productions locales coproduites par la chaîne ont eu leurs beaux jours : l’étoile de Noudi, le revenant et j’en oublie certainement d’autres. A cette époque, le cinéma camerounais pour moi et beaucoup de jeunes de l’époque n’existait pas. Le cinéma c’était Bruce Willis, Chuck Norris , Keanu Reeves, Denzel Washington etc. Bref nous étions tous américains.
Et puis je suis arrivée à Dakar.
La nostalgie du pays me fait découvrir des vidéos sur Youtube des séries et des courts métrage diffusés sur une nouvelle chaîne privée camerounaise, Canal 2. 15 voir 20 minutes de fous rires et le tour est joué, je me sens revigorée.
Quelques années plus tard, je passe un entretien pour un poste sur un projet de plateforme de films africains … c’est à ce moment que j’ai découvert l’autre facette de la réalité. Documentaires, courts métrages, longs métrages, séries, films d’animation allant de la très bonne qualité à la moins bonne bien sûr mais les productions existent bel et bien ! Combien sont diffusées sur le grand écran ? Pourquoi les salles de cinéma à l’époque ne diffusaient ni productions locales, ni productions africaines ?
Pire encore, aujourd’hui les salles de cinéma ont quasiment toutes fermées, la magie du grand écran a disparu dans plusieurs capitales africaines. Nos producteurs pour se faire connaître doivent courir de festivals en festivals et dans leur propre pays leurs noms sont inconnus. A qui la faute ? Nous, l’ex colon (sur qui on rejette tous nos maux, pas américain pourtant), Hollywood? Je pense que nous avons tous une part de responsabilité même si internet et le téléchargement illégal sont souvent accusés.
Pour la petite anecdote, pas plus tard que cette semaine, je regardais Dakar Trottoirs du réalisateur sénégalais Hubert Laba NDao sur Canal + Afrique (qui pour la petite info diffuse des films africains chaque semaine, c’est pas beau ça? ) et une amie me demande si je pense qu’elle peut télécharger (gratuitement) le film sur internet. Je vous dispense des 20 minutes de la longue tirade que je lui ai servie.
Une nouvelle vague est pourtant là, l’espoir est permis
► La découverte de jeunes réalisateurs qui créent des modèles économiques pour faire connaître leur travail: cas du blanc d’Eyenga de Thierry Ntamack dont le DVD était à 1000 Fcfa seulement !
Le cinéma au prix d’une bière consiste à faire des films de qualité à budget réduit = Au lieu d’acheter une bière au même prix tu gagnes un bon moment garanti fous rires et investissement santé 
► Les plateformes de téléchargements de films africains légaux.
Oui, il en existe ! Africafilms.tv est celle que je recommande évidemment 
Si vous avez une assez bonne connexion, une carte d’achat en ligne, je vous invite à aller sur la plateforme Africafilms.tv et vous verrez les films répartis par pays dont le Cameroun. Pour chaque téléchargement/achat une somme est reversée aux ayants droits des films. Ils existent d’autres plateformes de ce type telles mais j’avoue que je ne maîtrise pas leur modèle économique ou si le visionnages des films profitent aux ayants droit.
► Autre modèle économique, Youtube.
En signant avec des plateformes légales de diffusion de films présentes sur Youtube, les producteurs/réalisateurs camerounais, et d’autres pays d’Afrique, reçoivent une certaine somme par selon nombre de visionnage. SVP quand vous regardez un film ou une série africaine sur Youtube essayez juste de vérifier sur quel profil le film se trouve. S’il s’agit d’une plateforme légale, dîtes vous que vous contribuez aussi à la survie du cinéma camerounais voir africain. 
Sur la chaîne Youtube d’Africafilms.tv, une série camerounaise que je recommande particulièrement Les déballeurs + Foyer Polygamique qui ont un succès fulgurant.
► Le cinéma mobile – cas de mobiCINE (Dakar – Bamako – Haïti) et qui sait peut être un jour une des villes du Cameroun.
Pour – de 500 Fcfa, vous pouvez assister à une projection en plein air dans les différents quartiers de Dakar. Le + ce sont les projections dans les écoles. La plupart des projections (excepté Viva Riva) pour l’instant sont gratuites pour les spectateurs car financées par un organisme ou par la mairie de Dakar. Le modèle économique en place: un projectionniste formé (exploitant), un film sécurisé par un système informatisé, à chaque projection l’ayant droit (réalisateur/producteur) reçoit une contrepartie, un déplacement rapide et léger dans les différents quartiers (Triporteur avec un écran + ordinateur et un groupe  électrogène à son bord).

► Les festivals  locaux & internationaux qui permettent de mettre en avant des pépites.
→ Le Festival Ecrans noir qui a lieu chaque année en début juin/juillet à Yaoundé la capitale en est à sa 18 ème édition Voir leur page Facebook 
→ Le Ficod, Festival du court métrage de Douala
→ Les différents festivals internationaux permettent également de se faire connaître par la diaspora et par les autres pays.
Avec le réalisateur/acteur camerounais Ebenezer Kepombia alias Mitoumba de la troupe Les déballeurs (la chanson reste dans la tête… ils sont venus pour déballer tandaaan). Ses séries sont visibles sur la chaîne Youtube d’Africafilms.tv

Serait-ce le temps, la distance avec mon pays ou mon passage à Africafilms.tv qui ont recadré ma façon de voir les choses ? Probablement mais aussi internet.

J’ai arrêté de juger la valeur d’une production en comparant aux modèles américains ou autres productions qui n’ont pas les mêmes moyens que les producteurs de notre pays/continent et ne vivent pas les mêmes réalités. Je suis tombée amoureuse de ces films où le décor n’est pas tout lisse, où on va dans les ghettos mais aussi dans les grandes villas, où parfois la perche apparaît sur le plan, bref oui ça aussi c’est le cinéma !

Voilà, article fleuve et j’aimerai en parler encore mais bon il faut s’arrêter. Je vous invite à lire également les articles des blogueurs qui participent à ce Blog Contest :

► Le penseur 

► Tchoupinov 

► Bikanda  

► Dany

► Leyopar 

A bientôt.

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